« Les projets de nos clients nous poussent vers l’excellence »

Lunetier Ludovic

Si l’opticien s’occupe des verres d’une paire de lunettes, un lunetier fabrique des montures. Ce métier ancestral, qui trouve ses lettres de noblesse en France, semble cependant oublié en Belgique. Sauf à Bruxelles, près du Sablon, chez un véritable maître artisan…

Lunetier Ludovic
Votre expertise est le fruit d’un héritage…
Votre expertise est le fruit d’un héritage…

Votre expertise est le fruit d’un héritage…

Ludovic Elens Mes maîtres étaient prototypistes, ils fabriquaient des montures à l’unité et m’ont transmis leur savoir-faire. J’ai d’abord travaillé pour une enseigne qui prônait la quantité, avant de privilégier la qualité. Un client ne parvenait pas à trouver une monture en adéquation avec ses besoins. J’ai décidé de la créer…

Avec à la clé, un succès immédiat

J’ouvre mon magasin en 2015 en pensant réaliser douze paires de lunettes sur-mesure. J’en ferai 120 lors de ma première année. Ce qui m’a immédiatement poussé à revoir mon plan stratégique, notamment avec l’arrivée d’un assistant pour m’aider.

Même après dix ans de pratique, le métier reste un défi.

À force de travail, vous apprenez à maîtriser les facettes de votre métier...
À force de travail, vous apprenez à maîtriser les facettes de votre métier...

À force de travail, vous apprenez à maîtriser les facettes de votre métier...

C’est un apprentissage continu. Il n’y a jamais de remise à zéro, les connaissances acquises servent indéfiniment. Même après dix ans de pratique, le métier reste un défi. Certains projets nous font sortir de notre zone de confort. Ils stimulent notre créativité, nous demandent de repousser nos limites et nous font tendre vers l’excellence.

Quelles qualités sont prépondérantes pour travailler chez Ludovic ?

Assurément la créativité. Elle permet de solutionner un problème de façon rapide et pragmatique. Et bien sûr, c’est elle qui donne vie à un projet. Pour un commerce, la serviabilité s’avère également prépondérante. Et puis il y a le conseil, qui consiste à mettre son savoir-faire et sa connaissance au profit d’autrui.

Accessoire pratique, vos lunettes jouent aussi la carte de l’élégance…

Comme dans l’automobile, certains privilégient l’efficacité, tandis que d’autres aiment se faire plaisir. Nos créations participent également au statut social : de belles lunettes se remarquent immédiatement !

Pouvez-vous définir le style Ludovic ?

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Il s’agit du mariage de l’élégance et du savoir-faire. Des lunettes faites sur mesure, par un artisan dont la boutique est un peu cachée… c’est un luxe qui permet de se démarquer.

Comme dans l’automobile, certains privilégient l’efficacité, tandis que d’autres aiment se faire plaisir.

Comme pour l’achat d’une voiture, la confection de lunettes passe par différents stades…
Comme pour l’achat d’une voiture, la confection de lunettes passe par différents stades…

Comme pour l’achat d’une voiture, la confection de lunettes passe par différents stades…

Nous partons toujours d’une feuille blanche. Nous débutons par une conversation avec le client, afin de comprendre son style, ce qu’il souhaite. Doit-il faire attention à son image ? Pouvons-nous utiliser toutes les matières ? Sa personnalité est-elle excentrique, ou plutôt réservée… Ensuite, je dessine les prototypes en carton qui vont permettre de procéder aux éventuels ajustements. Vient alors le choix de la matière - acétate de cellulose, métal, or, écaille de tortue, corne de buffle ou bois - avec ou sans agréments : bois, pierres précieuses… Enfin, le « fitting » permettra de peaufiner les lunettes, notamment au niveau des branches et des verres. Il faut compter environ trois mois pour l’ensemble du processus.

Le « sur-mesure » se voit de plus en plus prisé en automobile. Quelles sont les limites pour un artisan lunetier ?

Les seules limites dans notre métier sont fixées par la matière. Une monture fine se révèlera inévitablement moins solide. Nous devons donc constamment balancer entre robustesse et élégance. Mais la personnalisation peut être poussée très loin. Rien qu’au niveau du nez, nous prenons 15 mesures. Ce qui rend déjà chaque monture unique. La créativité peut s’exprimer pleinement. Pour un collectionneur de montres, nous avons, par exemple, inséré des éléments d’horlogerie dans la résine des branches.

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Chaque monture est unique, la créativité peut s’exprimer pleinement.

Votre boutique est organisée à l’image d’une concession automobile...
Votre boutique est organisée à l’image d’une concession automobile...

Votre boutique est organisée à l’image d’une concession automobile...

Avec trois univers, nous souhaitions créer une expérience différente pour nos clients. Le premier rendez-vous se déroule dans le magasin, notre showroom, où notre gamme se voit exposée. Le deuxième rendez-vous a lieu au salon, un endroit plus feutré où le client discutera de son offre personnalisée. Et il y a notre atelier.

Car à l’instar d’une voiture, une monture passe aussi à l’entretien…

Les matières comme la corne de buffle ou l’écaille de tortue doivent être entretenues annuellement pour conserver leur éclat. Il convient donc d’huiler certaines montures, c’est un service que nous offrons. Les lunettes souffrent au quotidien. En prendre soin comme il se doit, afin de les préserver, c’est aussi poser un geste écologique de durabilité.

Nous avons reproduit certaines particularités de la Bacalar sur une monture.

Une monture pourrait-elle reproduire la personnalisation d’un véhicule ?
Une monture pourrait-elle reproduire la personnalisation d’un véhicule ?

Une monture pourrait-elle reproduire la personnalisation d’un véhicule ?

Bien entendu. Nous avons réalisé un projet semblable pour Bentley Brussels, à l’occasion de la présentation de la Bentley Bacalar. Nous avons reproduit certaines particularités de la Bacalar sur une monture. Comme le pattern Mulliner repris sur les branches, la forme des clignotants…

Quelles sont les tendances en 2024 ?

En suivant les traits du visage et en respectant l’harmonie entre la personnalité de mes clients et leurs montures, je fabrique des lunettes intemporelles. Il n’y a donc pas vraiment de mode. Certains éléments de nos créations peuvent, toutefois, se révéler plus présents que d’autres. Peut-être comme les dessins à facettes, actuellement.

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Vous travaillez principalement à la main. Les progrès techniques influencent-ils votre métier ?

Notre monde artisanal se montre très ouvert face à la technologie. Notre nouvelle commande numérique nous offre, par exemple, davantage de précision et de rigueur. Le client sera ravi de recevoir une monture parfaitement ajustée. Il serait donc dommage de nous priver des bénéfices que peut apporter la technologie moderne, même si dans notre métier, l’humain conserve la main.

Depuis Bruxelles, Londres, Genève et Dubaï, nous mettons tout en œuvre pour satisfaire nos clients.

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